émoussée la lame de l’espri
ne tranche plus assez
les mots me manquent
pour boucler ma pensée
blindé mon cœur
ne laisse plus rien traverser
de tout son passé
le temps me pèse
comme une marmite en fonte
prête à imploser
mais qui se contente de fuir
lâchant de lamentables pschits
heureusement la nuit
débarquent les rêves
trafiquants d’espace et d’horloge
le songe est quantique
on peut vivre ici et là-bas
en même temps
être soi et un autre
et s’engueuler tous les deux
voler très haut tomber très bas
tout le monde fait ça
se retrouver tout nu dans la rue
courir poursuivi par un meurtrier
dont le coup de poignard fatal
vous ramène en sursaut à la vie
et puis aussi
dire des choses bizarres
aimer de manière doucereuse
sourire peut-être
mais pas plus
car n'ayant jamais ri dans mes veilles
j’ai peur que le rire du sommeil
soit l'ultime son
traversant l’achéron
ne tranche plus assez
les mots me manquent
pour boucler ma pensée
blindé mon cœur
ne laisse plus rien traverser
de tout son passé
le temps me pèse
comme une marmite en fonte
prête à imploser
mais qui se contente de fuir
lâchant de lamentables pschits
heureusement la nuit
débarquent les rêves
trafiquants d’espace et d’horloge
le songe est quantique
on peut vivre ici et là-bas
en même temps
être soi et un autre
et s’engueuler tous les deux
voler très haut tomber très bas
tout le monde fait ça
se retrouver tout nu dans la rue
courir poursuivi par un meurtrier
dont le coup de poignard fatal
vous ramène en sursaut à la vie
et puis aussi
dire des choses bizarres
aimer de manière doucereuse
sourire peut-être
mais pas plus
car n'ayant jamais ri dans mes veilles
j’ai peur que le rire du sommeil
soit l'ultime son
traversant l’achéron
Texte de Luc Fayard illustré par l'oeuvre de Jon Davis (techniques mixtes)
Voir également instagram.com/lucfayard.poete
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